Lettre aux investigateurs

Nous sommes un groupe d’ARC en train de créer un syndicat national dont l’objectif principal est la reconnaissance de nos métiers. Cette idée nous est venue suite à de nombreuses constatations quand à l’évolution de la recherche clinique et la nécessité de cadrer ces métiers.

Ce syndicat permettra d’améliorer notre visibilité au sein des institutions mais également de développer la connaissance du patient sur la recherche clinique.

Le personnel de recherche clinique a une responsabilité importante puisqu’il est l’interface entre les différents protagonistes (pharmacien, laboratoire, médecin, patient, etc.) ; il est aussi le garant du respect des bonnes pratiques cliniques.

Nous espérons donc, que ce syndicat aura de multiples conséquences telles que la création de grilles de rémunération adaptées, afin de faire disparaitre les écarts qui existent entre les différents centres hospitaliers mais aussi entre les différents individus.

En attendant, permettez-nous de dresser un bref bilan de la recherche clinique aujourd’hui :

• Statut des attachés et techniciens de recherche clinique dans les établissements de santé (source : enquête réalisée début 2016 par le groupe fédéral ARC/TEC national CFDT)

o Presque 84% de femmes o âge moyen : 34,7 ans o diplôme supérieur (master ou doctorat): 73,4% o agents contractuels : 82,8%

Un petit exemple de salaire : au CHU de Grenoble, il faut au minimum 12 ans à un ARC bac+5 et plus, pour dépasser 2000 euros net mensuel.

• Nombre d’essais cliniques et de patients inclus en France :

o Environ 5000 essais tous types confondus sont ouverts aux inclusions, aujourd’hui en France, dont plus de 3000 études interventionnelles (source : EU Clinical Trials Register et Clinicaltrials.gov) o En 2014, 10 % des études internationales étaient réalisées en France (toutes études confondues). (source : Leem) o En 2014, la France ne fournit que 5,9 % des patients inclus dans les essais cliniques industriels auxquels elle participe (source : Leem)

• Nombre de centres prenant part à la recherche clinique en France :

o 69 établissements de santé ou groupement de coopération sanitaire (source : Ministère des affaires sociales et de la santé)

Il faut bien comprendre la précarité qui touche le personnel de recherche clinique. Dans la fonction publique, il n’existe que deux types de contrats : les contractuels (CDD et CDI) avec des contrats renouvelables indéfiniment d’une durée allant de 1 mois à la durée indéterminée, sans poste définitif, ni primes, ni 13ème mois, ni sécurité de l’emploi ; et de l’autre côté les titulaires avec un poste à vie, des primes, un 13ème mois et une progression au mérite. La reconnaissance de nos métiers permettra de faire évoluer cette situation.

Nous sommes partenaires de votre recherche depuis une trentaine d’années et nous espérons que ce syndicat permettra de sécuriser les parcours et de clarifier la situation.

Certains de votre soutien dans cette démarche, nous souhaitons pouvoir atteindre ensemble ces objectifs de professionnalisation des métiers de la recherche clinique.

Bien cordialement,

Syndicat national E.S.PE.R

#investigateur